de Benoit Piedboeuf 2012

Manuella Piron et Rudy Maquet, mis en scène par Pierre François…

Ce pourrait être le titre de l’affiche d’un film, d’une séance de théâtre, d’un concert, pourquoi pas ? Il y a entre eux, ici, une complicité, une harmonie, une complémentarité. La vie, le temps, le mouvement, l’espace. La réflexion, la méditation, l’espoir.

Manu nous décrit avec douceur et intelligence, émotion et précision, décontraction mais rigueur, un cheminement de vie.

Il y a dans ses propositions des ouvertures vers l’infini, ses spirales et spirales inversées rappellent qu’elles sont issues du nombre d’or et qu’elles trouvent leur point d’aboutissement à l’infini.

Manu dévoile des traces, des souvenirs, des imprégnations, elle traduit pour nous le mouvement, l’articulation des formes variées de la vie. Elle ouvre notre cœur à la beauté du naturel. Certaines de ses œuvres sont respirations, mouvement retenu en attente du regard : si on s’arrête devant certaines gravures et qu’on regarde avec intensité, en retenant son souffle, l’encre se réveille, les formes bougent, respirent, le souffle de l’eau ou de l’air se révèlent. Cela fourmille, mais c’est organisé, il n’y a pas de hasard.

Elle nous le rappelle sans forcer mais avec conviction : il n’y a pas de hasard, aucun hasard. Il n’y a aucune anarchie dans la vie, dépouillée d’interprétations, affranchie de l’homme. La vie s’organise, les vides se comblent, les inertes s’animent, le mouvement perpétuel reprend.

Dans ses propos, il y a aussi du végétal, il y a du marin, des paysages naissants, de l’organisation sans cesse ; il y a du microscopique, presque du scientifique de l’observation, l’infiniment petit se mélange à des extraits de l’infiniment grand, pour qu’émerge l’essentiel, l’essence, le substrat.

Et puis il y a des ondes, des dialogues, il y a aussi pour moi, son arbre de vie, son anti-tour de Babel, des mains qui se tendent, des bourgeons qui se hissent pour que se construisent les projets, pour que la vie se perpétuent par l’union, la solidarité, l’amour.

Il y a des passages, des fleurs d’amour, des chemins ouverts. Il y a la vie ici et maintenant, avant et après, le mouvement du temps qui passe et ne s’arrête pas.

Son travail est soigné, délicat, précis. Il est le reflet de sa personnalité : simplicité et rigueur, gentillesse et travail, attention à tout et à tous, émotion de la solidarité. Manu est chaleureuse et amitieuse, enthousiaste et émotive, elle a de la joie de vivre et elle la communique…

Cette exposition en stéréo vibre, danse, virevolte, pour celui qui sait ouvrir ses yeux, qui ose ouvrir les portes de son cœur et de son esprit.

Elle ne présente pas des musiciens, elle est musique de la vie, elle est mouvement de vie, elle est rythme et cadence, silence et vacarme, elle est en harmonie avec le cadre et les thèmes de notre festival parce qu’il est vibration, il est partage, il est frisson.

Merci à tous les deux d’avoir habillé ce lieu de vos réflexions, de vos variations sur des thèmes fondamentaux, merci pour la beauté de vos objets. Merci à l’ami Pierre pour l’équilibre du tout et merci à vous tous de les encourager à poursuivre leur quête.

 

                                                                                                          Gaume Jazz Festival

                                                                                              Benoit Piedboeuf, 11.08.2012